Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 juillet 2008 4 10 /07 /juillet /2008 07:35

Par son exemple, la Chine fait tomber le dogme majeur du libéralisme idéologique : celui selon lequel le marché ouvrirait systématiquement un boulevard à la démocratie. On constate qu'en Chine il n'en est rien. Or tout le système reposait sur cette croyance. Fin du messianisme libéral. C'est l'automne à Pékin.

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2008 4 10 /07 /juillet /2008 07:34

Seul l'imprévisible rend au visible tout son éclat

Partager cet article
Repost0
9 juillet 2008 3 09 /07 /juillet /2008 07:43

L'Olympia, hier soir - averse sur les boulevards. Sur scène Return to Forever pour sa reformation après 25 ans : Chick Corea (claviers), Stanley Clarke (basse électrique, contrebasse), Al di Meola (guitares), Lenny White (batterie) : les meilleurs à leur place. Et pourtant pas de numéro interminable de solistes, comme souvent avec les monstres : l'esprit de groupe, à l'état pur. Planant au dessus du météoritique Romantic Warrior (1976) que je n'aurais jamais cru entendre "live", un set électrique, un set acoustique, les musiciens étaient manifestement aussi ravis de se retrouver que s'il s'était agi d'une bonne blague - un bon tour joué au temps. Dans les années 70 Corea a inventé aux côtés d'un Miles Davis (influencé par Jimi Hendrix) le jazz rock.  Oui certes, bien un peu scientologue, le jeune homme - mais quel musicien (vu deux fois : avec Gary Burton du temps de Duet au Campo Santo d'Orléans, en trio accoustique avec Avishai Cohen et Jeff Ballard au Parc Floral) ! Toutes les évasions du free sont là, les dérives déconstructivistes, les breaks vertigineux, les éclats, les surprises, les changements de tempo, de climat ; avec un sens mélodique qui fait souvent défaut au genre fusion.  Une déferlante d'éblouissements sonores. Ah tiens, à deux rangs de mon strap Jean-Luc Ponty. Thanks, Men.


Site officiel : http://www.return2forever.com/

Partager cet article
Repost0
7 juillet 2008 1 07 /07 /juillet /2008 22:34
La noble origine est ce qui en toi marche jusqu'à complètement s'abolir dans son propre mouvement. Comme un chant.

L'ignoble origine est ce qui leste ton corps et ton esprit d'immobilité et de refus.
Partager cet article
Repost0
4 juillet 2008 5 04 /07 /juillet /2008 00:13
Le chant est la nudité de la voix. La poésie celle des mots. Avec pour tout vêtement le fil de l'horizon marche, marche - jusqu'à ce que ta route s'imprécise
Partager cet article
Repost0
2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 16:55

Vu le film de Patrick Bouchitey Imposture (2005). Un prof de lettres, Serge Pommier, par ailleurs fort brillant critique, enlève l’une de ses étudiantes afin de s’approprier la paternité du roman remarquable que celle-ci vient tout juste de lui soumettre pour avis. La publication du livre est un succès. Mais déjà on presse le romancier d’en publier un second qui, juré craché, ne devrait pas manquer d’obtenir un Prix littéraire très convoité. C’est que la reconnaissance sociale répond à une arithmétique connue, quelques règles suffisent. Mais il faut un nouveau livre. Pommier impose donc à la séquestrée la rédaction de ce nouvel opus. Une étrange relation, par la force des choses, s’instaure alors dans la durée.

 

Bouchitey nous livre là un double portrait de l’écrivain. Pas plus la connaissance que le commentaire ne parviennent à « faire Art ». En dépit de son bagage, devant sa page blanche Pommier est sec, irrémédiablement. De cette banalité il ne sort que par l’imposture. C’est la première figure de l’écrivain, sa part visible : on parade dans les talk show, on dédicace, on fait l’auteur à succès. Mais cette médaille a son revers ; celle de ne pas être écrivain pour de bon.

 

Pour obtenir son Prix, Pommier doit en produire un second, sous très brève échéance. Tel est le malheur de l’écrivain dans la société du spectacle : il doit fournir à l’heure, il vit au rythme de sa promotion et non au rythme de sa création. Il est dépossédé du temps de sa propre écriture.

 

Laetitia Chardonnet incarne au contraire la part secrète : figure de l’écrivain en séquestré. Dans sa cave, enchaînée, elle avance dans sa privation de liberté vers une libération plus haute : libération d’une écriture qui va jusqu’au bout d’elle-même, portant un récit plein de talent. Rythme du corps. Rythme des saisons. Rythme du clavier. Nous sommes dans le temps long d’une écriture de haut fond.

 

Le film de Patrick Bouchitey montre en quoi ces deux figures de l’écrivain n’en forment au fond qu’une seule : à la fois Une et incompatibles. L’étudiante est du côté des forts : elle descend dans l’arène, elle s’affronte à son malheur, et traversant l’épreuve fait advenir l’œuvre d’art ; car elle connaît le temps de l’œuvre. Le professeur, lui, est du côté des faibles. Il se contente de l’écume des choses ; et celle-ci finit par le balayer.

Une magnifique métaphore de l’écriture, cet enlèvement de soi pour parvenir au livre, au vrai.
   

Partager cet article
Repost0
27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 12:42
Des traces de vie sur Mars ? Et alors ? Cette manie de chercher  la vie ailleurs alors que nous ne l'avons toujours pas découverte ici-bas ! 
Partager cet article
Repost0
23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 18:15

Quand la pluie tombe avec tant de justesse que l’on dirait un chant. Galerie souterraine des carrières troglodytiques de Vignemont, à Loches (Indre et Loire). Depuis les romains on extrait là la pierre de tuffeau, qui blanche étincelle aux façades du Val de Loire. Choc : devant la beauté plastique, mais plus encore par la poésie chamanique des « Songs sculptures » de Will Menter, musicien et plasticien : gouttes d'eau tombant sur des lames d'ardoises, bulles d'air jouant dans des bambous, vents dans des lames de merisier... Geste parfait des éléments entre eux.
Quand l’esprit s’accorde au temps, qu’il reste fidèle aux échos de la terre, à la fugace éternité des choses lorsqu’elles se font conscience, que la beauté se fait source (loin, loin du foot, coupe d’europe, laideurs enchauvinées du moment).
Quand la terre parle à l’esprit, que l’esprit parle le même langage que la terre, de puissance fécondante à puissance fécondante ; on écoute. Longuement. On entre dans ce mystère qui est aussi notre seule origine. Le Temps du Rêve. Tu y es.  

 


Le site de Will Menter :  
  http://www.neufportes.net/

Partager cet article
Repost0
18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 17:32
Apprendre à regarder à travers le temps comme tu regardes à travers une tempête de neige, d'un même regard allégé par l'étrange
Partager cet article
Repost0
16 juin 2008 1 16 /06 /juin /2008 07:08

Pour qu'il y ait littérature, mais littérature vraiment, il faut que l'écriture parvienne, sous la parole du familier, à la langue étrangère. Ce n'est que de cet écart, de cette étrangeté, qu'elle se produit. Non pas écrite d'abord pour épater un lecteur, mais pour ouvrir un chemin à la lucidité. Parvenir à la langue étrangère, c'est ça, la littérature. Larguer les amarres sur la mer des mots. Alors, et alors seulement, la grande aventure.

Partager cet article
Repost0