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28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 18:54
« Tu peux enterrer mon corps au bord de l’autoroute

babe, peu importe l’endroit où tu enterreras mon corps

quand je serai mort et envolé

tu peux enterrer mon corps, ouais

au bord de l’autoroute

comme ça mon vieux fantôme diabolique

pourra aller prendre l’autobus

et rouler »

 

- Robert Johnson -
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28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 08:35

Tenir la vague au lieu de se noyer : cela ne dépend pas de la vague mais de l'attitude que l'on adopte à son égard.

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27 août 2007 1 27 /08 /août /2007 15:04
D'une porte close savoir faire un radeau.
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25 août 2007 6 25 /08 /août /2007 21:31

Quatre semaines de voyage, et enfin une librairie en vue ! Survol des tables de la "rentrée littéraire". Chez Fayard, ils ont même été jusqu'à baptiser une nouvelle collection "rentrée littéraire", des fois qu'on n'ait pas compris. J'ouvre, feuillette, au hasard. Première impression : beaucoup d'efforts, trop visibles, pour "faire littéraire" à la mode du jour. Minimalisme poseur : "Elle. Est. Arrivée". Les récits ? En bonne part les faits divers les plus audimatés des six derniers mois. Bon. Rien de nouveau sous le soleil. Je sors de la librairie avec sous le bras "Gilgamesh" (dans une nouvelle traduction parue l'hiver dernier chez Léo Scheer), le premier des livres (1400 av. J.-C).

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21 août 2007 2 21 /08 /août /2007 08:51

DSC01753.JPG Pas de légendaires carnets moleskine à la Hemingway, à la Bruce Chatwin. Un carnet banal, juste assez fin pour se glisser dans la poche arrière d'un jean ; pour pouvoir surgir au beau milieu des choses et des situations avec naturel, comme on respire. Un honnête compagnon de voyage, toujours là quand il faut. Recueillant l'écriture au rythme de la marche, au rythme du train, derrière le hublot d'un avion, depuis le pont arrière d'un vieux rafiot. Ne m'ont jamais vraiment quitté. Aides mémoire, parfois ; mais surtout petits réceptacles suffisamment vifs pour capter en quasi direct cette parole impérieuse que dicte le lieu.

DSC01754.JPG

"Carnet tempête". Fragments. Runes personnelles. Cairn. Herbier à sensations. J'ai pour principe de ne jamais faire entière confiance à un auteur qui écrit sans carnets. La littérature de bureau m'endort. Je préfère les oeuvres qui sentent la garrigue et le souffle du vent. Parfois ces bouts, ces trucs notés à la volée me serviront pour un texte. D'autres fois ils seront publiés tels quels, tout à la joie de conserver la fraîcheur de leur surgissement premier. Mais le plus souvent ils ne serviront à rien du tout. Ils n'auront alors existé que pour cela, pour l'instant précis de leur apparition. Leur ensemble forme passerelle. Une passerelle sur le vide.

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20 août 2007 1 20 /08 /août /2007 16:02

San Apollinare, dans les Abruzzes. D'Annunzio, natif de Pescara, célébrait ces lieux. Comment les temps et les espaces s'y prennent-ils pour nous éblouir de la sorte ? Chaque jour cette lumière fut une danse bacchique. Je comprends parfois ce besoin qu'ont les hommes de posséder des dieux pour pouvoir dire leur reconnaissance. A l'est l'Adriatique toute proche. A l'ouest le massif de la Maiella. Au sud les coteaux puis le plateau de Lanciano. Au nord ? Je ne sais pas. Une blancheur venue du plus profond de l'esprit.

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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 19:27

38578.jpgdarfour.jpg Page d'accueil Orange du 27 juillet 2007. Deux photos. Test de l'été : êtes-vous plutôt thalasso ou plutôt Darfour ? Jusqu'à quand la grande vacance de l'esprit ?

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18 juillet 2007 3 18 /07 /juillet /2007 12:41

 

J’ai tard lu Deleuze. A mon grand regret je ne l’ai pas connu. Mille Plateaux était alors bien trop à la mode pour me sembler digne d’intérêt. Aveuglement de jeune homme brouillon et passionné. Rien de méchant. Juste un peu de temps perdu. Aussi ma stupéfaction ne fut-elle que plus grande lorsque enfin je daignai entrer dans le corpus des textes deleuziens. Ce que je retiens de lui est résumé par cette phrase qu’il a publié dans un livre de philo pour enfant : « Ne pas faire point ; faire ligne ». Vivre à l’altitude exacte de cette unique citation peut amplement suffire à enchanter toute une existence.

 

La formidable générosité de l’homme m’incita à le rencontrer à peu près à l’époque où il donna rendez-vous à une fenêtre, qu’en esprit libre il enjamba. La rencontre resterait donc purement livresque.

 

Je me suis donc jeté sur ce « Dialogue avec Deleuze », qui vient juste de paraître, qui plus est superbement imprimé par les éditions Isolato. Son auteur, lui, a été une des belles rencontres littéraires de mon existence. Kenneth White. Poète qu’en fac on me reprochait de lire au prétexte un peu court qu’il n’était pas « au programme ». Il était au mien, c’était suffisant pour consacrer quelques temps au personnage, claquer la porte de l’université et partir sur les routes.

 

Je me souviens de ce mois d’octobre 1983 où je lisais Dérives et Les Limbes incandescents dans les cafés d’Annecy, en compagnie de quelques picolos de haut vol, tandis que le soir je m’en retournai dormir à la belle sur les berges du lac. Caillant.

 

C’est en ce même mois d’octobre que je rencontrai « Ken », comme l’appelle avec dévotion ses aficionados. Le bonhomme, chaleureux, semblait à la hauteur de ses textes : un esprit clair, vaste, sans cesse en mouvement. Je me pris même pour un journaliste littéraire après avoir publié quelques papiers ici et là, suite à nos rencontres, nombreuses et amicales. Des articles, des échanges épistolaires, des éclats de rire sur les trottoirs de la Sorbonne. Jusqu’à la fondation de l’Institut International de Géopoétique, dont je fus, à sa demande. Et membre du Comité de Rédaction des Cahiers de Géopoétique – rendez-vous compte, mon nom à côté de celui de Nicolas Bouvier !

 

Tout ça était bel et bon. Le néologisme de « géopoésie » fut même, je crois, déposé ; comme un nom de marque. Il me semblait pourtant que toute idée, toute notion, tout concept, appartient surtout à celui qui sait le mieux le définir, qu’il n’y a donc pas lieu de « déposer », mais plutôt de « composer ». Bref.

 

Que l’on me pardonne : j’exècre les courtisans. Sans doute par foncière immodestie. Ou par méfiance instinctive envers l’ordre. Je ne vis dans l’Institut qu’un désir d’institution ; un cirque ajouté au cirque ambiant. Quelque chose de raide, crispé, avait éclipsé la joie d’autrefois. Je tournai le coin de la rue : on n’entendit plus parler de moi.

 

Lorsque paraît un livre de Ken (idem avec un disque de Bob, que l'on croise ici dans mes « Outtakes »), je l’achète les yeux fermés. Systématiquement. Et quand il n'est pas bien fameux, ce qui arrive parfois, eh bien c’est comme si je prenais des nouvelles d’un ami lointain. Heureux quand même. Et comme avec les amis, ce droit de dire : « là tu charries quand même un peu ».

 

Aussi, avec ce « Dialogue avec Deleuze », j’avais l’impression qu’on allait assister à la rencontre fécondante entre deux des plus brillants esprits nomades. Eh bien je me suis trompé. Cela tient plutôt de l’exécution sommaire par temps d’épais brouillard (pour ça, Alan Sokal avait une autre verve !). Lorsque, au terme de 53 pages de rallages intempestifs, de démonstrations peu convaincantes (style : c’est à cause de Deleuze si on n’a rien compris à ma géopoétique et si les média me font la gueule), Kenneth White en vient enfin, enfin, à ce dialogue que nous promettait le titre, c’est pour l’expédier en moins d’une page ! Une page ! Encore se résume-t-elle à opposer terme à terme l’utopie et la géophilosophie deleuziennes à  l’atopie et la géopoétique whitienne. Non sans avoir tenu à apporter tous les certificats attestant de l’antécédence de ces dernières sur les premières. Alors oui, pour le coup, Ken, tu charries quand même un peu. Un peu beaucoup, même. Par exemple : en quoi l’utopie, en tant que fin de l’histoire de la domination, mériterait une telle volée de bois vert ? Vaut-elle moins, en tant qu’horizon de sens, que cette a-topie qui, de loin, ressemble fort à un paradis blanc pour gogos, à un non lieu éthéré, inatteignable, à une pure vapeur ? Cela tient de la fanfaronnade et du jeu de mot. Ici on est décidément très, très loin du dialogue attendu. Mais plutôt dans un catéchisme ronronnant. Plus : complaisant.

 

Nomadiser, je veux dire vraiment, c’est emprunter le chemin de l’Autre. C’est en effet être en dia-logue. Avec un individu, avec une culture, avec un champ intellectuel, avec une œuvre, avec un territoire. On ne peut réduire ainsi en permanence toute pensée à une étape plus ou moins avancée sur le chemin de sa propre démarche. Le procédé n’est pas honnête. Lire Deleuze ne suppose pas d’avoir lu White. Qui peut s’imposer, péremptoire, comme le référent unique à même de reétalonner les pauvres esprits égarés ? (Et pour quoi faire : les rééduquer ? Allons, allons…). Où le divers, le singulier – le nomade ? Comment à ce point refuser à une pensée sa propre voix, son propre timbre, sa propre singularité ?

 

On ne peut prétendre à l’écart, à l’isolato, et passer son temps à pleurnicher les médailles et la reconnaissance populaire qu'on n'a pas eues. Les grandes voix singulières sont décidément plus loin, ailleurs, sur la route. Ne recherchant pas la lumière médiatique mais celle de l’esprit.

 

"Dialogue avec Deleuze" est une belle occasion ratée.

 

 

 

 

Indispensable en revanche est la lecture de l’anthologie personnelle des poèmes de Kenneth White, parue en poche il y a quelques mois chez Poésie/Gallimard sous le titre : « Un monde ouvert ». Une anthologie qui ne me quittera pas de l’été. Compagne naturelle de mes pérégrinations solaires dans les Abruzzes.

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18 juillet 2007 3 18 /07 /juillet /2007 08:51
Ecrire, c'est être le premier d'une peuplade qui n'existe pas encore.
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12 juillet 2007 4 12 /07 /juillet /2007 22:48

Guadeloupe2007-005.jpgL'aube d'un autre matin est venue prendre forme sous l'aile. Rencontres étranges. Intercalaires. Des pays et des îles. Des regards et des hommes. Sentir combien nous nous sommes éloignés. Partis. Ailleurs. Pas arrivés. Vivants en somme.

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