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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 16:08
Lire, écrire. Editer, diffuser. Signaler, partager, inviter. Vendre, faire passer : provoquer ce divin hasard qui transforme un paquet de feuilles manuscrites en fusée éclairante pour plusieurs générations de lecteurs.

La lecture, bien sûr, est en train de changer. De nouvelles compétences humaines, l'affordance, la capacité à réagir instantanément à un brouillard d'informations de manière efficace. Mais l'émotion. Mais la découverte.

Le livre change. Il devient un produit dérivé de la télévision. Un objet de divertissement amputé de l'écran nécessaire pour être pris au sérieux par la nouvelle modernité du jour. Pour autant, malgré tous les efforts des groupes industriels qui l'absorbent peu à peu dans leur sphère globalisée et leurs logiques comptables, il résiste plutôt bien à la banalisation où certains voudraient le voir disparaître - lui et ses élans critiques.

C'est que le livre est ivre d'une histoire qui l'a vu transporter la mémoire des Dieux, les hauts faits des héros, la sagesse socratique, les illuminations rimbaldiennes, les ruées nietzschéènnes. Et puisqu'il ne se résigne pas, nous ne nous résignerons pas.

Il garde la tête froide, indépendant de tout, sauf des passions qui l'animent.

Dans cette période de repli, de creux sonore où la mollesse des esprits entraîne à des retours fâcheux (fondamentalisme, communautarisme, autoritarisme), plus que jamais nous aspirons à des littératures, à des pensées de hautes eaux dont toutes les diversités sans cesse proliférantes s'écrivent pareillement en Lettres capitales.
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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 13:48

Je n'aime pas la modération. Ce mot ne fait pas partie de mon vocabulaire. Mais Internet est ainsi fait que délation et procès d'intention y prennent une surprenante, insistante vigueur. Je modère, donc. Désolé pour les amis. Quand des esprits éclairés, des passionnées de littérature, donnent de leur temps et paient de leur personne, ce n'est pas pour faire face à l'aigre médiocre ressentiment, je ne laisserai donc pas celui-ci s'étaler dans toute sa verve aussi hystrionique que complaisante.  Aller sur un chemin de connaissance. Voir ce qui nous est donné. On jugera après. Quand on sera mort. 

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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 22:03
Une interview. Avec parcours sinon fléché, du moins esquissé. Et quelques propos sur le travail en cours, les moeurs littéraires et la critique.

A lire ici :
http://pagesperso-orange.fr/calounet/interview/larnacexclusivite.htm
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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 10:52

Finir le livre. Aller au bout de son écriture, vaille que vaille. Disposer les indices tout autour de soi. Cuisine transformée en atelier chaos pour faire bouillir mes chaudrons. Dans la pièce à côté piles de livres à même le sol, carnets, feuilles volantes. Sortir quelques bonnes bouteilles et tout ce qu'il faut pour fumer à son aise. Soutenir les élans de l'esprit. Allumer le vieux portable qui souffle comme un phoque et dont le caractère acariatre se manifeste à mon égard à chaque fois qu'il efface d'autorité tout le paragraphe que je viens d'écrire ou qu'il expédie un mot quatre ou cinq lignes plus haut dans le texte. Sûr qu'il a dû être conçu par un informaticien surréaliste ; ça peut convenir, juste rester sur ses gardes. Solitude toujours un peu soudaine, un peu alarmante au début. Et puis qu'on se met à habiter comme une hutte au fond des bois. Pluie et vent toute la semaine à ma fenêtre - mais ce matin, clair soleil sur ma page. On n'écrit peut-être pas pour autre chose que cela : ce matin clair sur la page.

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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 14:54


"Kant, le prétendu sage de Königsberg, le philosophe sans vie et sans corps par excellence, dont Jean-Baptiste Botul a montré, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans sa série de conférences aux néo-kantiens du Paraguay que leur héros était un faux abstrait, un pur esprit de pure apparence". Bernard-Henri Lévy dans De la guerre en philosophie (Grasset).

Le problème n'est pas même que le Botul soit lui-même un vrai-faux, mais que l'assertion ci dessus est d'un vide sidéral pour tout être normalement cérébré ayant approché, de près ou de loin, le propos philosophique. Que l'on soit ou non kantien.

En lieu et place de quoi subit-on le "bruit BHL" ?
En lieu et place de quoi engageons-nous polémique sur l'écume Botul ?

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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 15:38
"La rage de la tempête n'est pas contenue dans le bulletin météo. Mes livres ne sont pas des bulletins météo. C'est ce qui les rend illisibles à vos yeux", dit-il.
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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 15:48
Depuis quelques temps, lorsque j'entends les nouvelles de mon pays, j'ai l'impression de voir passer les autobus du Vel d'Hiv.
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31 janvier 2010 7 31 /01 /janvier /2010 14:50

Dans cette nuit qui  m’environne
Dans ces ténèbres qui m’emprisonnent
Je loue les dieux qui me donnent
Cette âme inflexible et noble.


Prisonnier,
Je ne veux pas me rebeller.
Meurtri,
Je suis debout de mes blessures.

En ces lieux de hontes et de pleurs,
Ne s’avancent que l’horreur et les ombres
Les ans à venir s’annoncent sombres
Mais je ne connais pas la peur.


Aussi étroit que soit le chemin,
Même si l’on m’accuse et me blâme,
Je suis maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme.

 

William Henley


(Poème fétiche de Nelson  Rolihlahla Mandela pendant ses 27 années de prison,
qui donne son titre au dernier film de Clint Eastwood)

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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 12:20
Plutôt que de te jeter sous le train, deviens celui qui le conduit.

(dicton Ratp)
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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 10:08

MUNICH.JPG
Samedi. Remontant les rives de l'Isar sous la neige, bosqués esseulés, tout encombrés par leur propre réalité - froid hurlant dans une pénombre métaphysique. Je sors de la nouvelle Pinacothèque de Munich, ivre de joie et comme chaque fois fou de jalousie :
que ne nous permet-on, à nous autres littérateurs, pareilles audaces ! Quand les artistes peintres, plasticiens, vidéastes, réinventent chaque fois la structure et le sens même d'une installation, quand chacun de leurs gestes est attentat contre le banal et ses ordres moroses, appel de cet oeil sauvage qu'il faut pour regarder le neuf, nos romans aux formes sagement "Oui-Oui", aux si médiocres appétits, sont une insulte à Joyce, à Proust, à Valery, à Musil, à Faulkner, à Beckett. Formes pré-stendhaliennes, prétention de hableurs, tranquillité de faussaires, audaces parodiques de fils à papa. Ah non décidément, nous parlons d'ailleurs et d'autre chose. Et tant pis pour le commerce.


Note:
A propos de commerce, Le Voyageur Français est à moins de 3 euros sur Price Minister. 87% d'économie, précise-t-on, je n'ai pas vérifié. Mais moi ça me va bien, 3 euros. Il en reste une 20e d'exemplaires. Enjoy ! 
http://www.priceminister.com/s/gerard+larnac

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