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17 septembre 2015 4 17 /09 /septembre /2015 10:44

La supériorité de la critique, c'est qu'elle peut toujours ajouter une contradiction de plus à une vérité; car la vérité est une, ne s'énonce qu'une seule fois. De cela il advient que la contre-vérité a toujours une multitude de coups d'avance sur la vérité proprement dite. L'imposteur occupe vis-à-vis d'elle une place toujours surplombante, toujours nouvelle. Au point que c'est la contre-vérité qui charme et stimule.

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7 septembre 2015 1 07 /09 /septembre /2015 08:06

Une démocratie ne peut se réduire à l'empire de la majorité. La loi de majorité peut même s'avérer contraire à la démocratie. Lorsque 56% des Français refusent d'accueillir les migrants de Syrie, la démocratie trouve refuge en elle-même, dans ses principes internes, et non dans la majorité.

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28 août 2015 5 28 /08 /août /2015 14:33

Si tout cela possède un quelconque sens... je veux dire tout ça, écrire.... sans devenir une carpette médiatique ni un représentant de commerce... en revenir au début, à ce désir premier : savoir ne rien attendre.

Faire. Tenir. Aller au bout. Sans se demander si ceci ou cela. Si c'est trop bleu, si tu mets trop de rouge. Ecrire au-delà des couleurs. Dans l'édition de mes livres dans des maisons sérieuses je cherchais naguère le droit à continuer, l'invitation à poursuivre.

Je suis un âne. Quiconque respire est en charge de poursuivre ; qu'on l'encourage ou pas. Suis ton désir brûlant. Ne trahis pas la main qui continue.

Je me souviens de ce petit bar-blues de New-Orleans où Bob Dylan est entré, un soir qu'il voulait tout envoyer promener. Il a observé le groupe, juste des types à la coule qui s'éclataient à jouer ensemble sans se demander s'ils étaient au niveau... Du reste, au niveau de quoi... Juste ce plaisir spontané du "faire". Bob ce soir-là a saisi la leçon.

Ce "juste ça" te libère. S'il faut si longtemps pour digérer un échec, c'est qu'il ne fallait sans doute pas reconnaître les règles de la compétition ni se soumettre à jugement. Ecrire sera cet encore, ce plus loin et ce vif. Sans prix, sans lecteur, sans éditeur. Remonter à la source. A la flamme première au coeur de l'incendie.

Va te faire foutre, "monde littéraire", avec tes talents et tes misères, tes rentrées littéraires, tes éternelles Angot, tes Nothomb, tes Houellebecq. Publier, être lu, c'est bien. Mais ça ne vaudra jamais le simple fait d'écrire, solitaire et nocturne, pleinement connecté à une totalité de soi seul connue.

Ecrire. Pousser un peu plus loin la ligne. Ni ceci ni cela. Juste ce verbe vagabond qui ouvre la pensée et invente ta vie. Faire un livre ? Plutôt suivre l'écriture là où elle va.

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27 août 2015 4 27 /08 /août /2015 09:27

Ma présence
établit une base éphémère
à cette succession de monts
et de rivières sans fin
Comment me faire pardonner
de m’interposer ainsi
dans le flux du monde ?


Tourner le regard

vers la lune
tout en pensant
au soleil
qui l’éclaire


Mon rêve de

révolution
est ici
réalisé
en sa totalité


Le monde des roueries

des palais des ustensiles
s’est décomposé
dans la constance
du paysage


Le marcheur solitaire
s’enfonce parmi
les montagnes et les eaux
le chemin monte
dans le nuage
c’est là qu’il disparaît


Le grain des choses

d’est en ouest
comme une promesse latente
qui vient
des brumes lentes


l’image
nul regard de ne peut la retenir
tout change à chaque instant
et tout se continue
au-delà des formes et de l’informe


Laisse l’esprit
à ses opérations
efface en toi
les forces ataviques
- et vois !


Etre si bien détaché du monde

que rien ne nous interdit plus
d’y demeurer encore
un instant


Remonter la montagne

et t’asseoir à nouveau
près de la source
que rien
ne peut tarir


Voir la montagne
Aller vers la montagne
penser la montagne
devenir la montagne


Brusquement la tempête s’est levée

la vague s’est élevée vers le ciel
quelque chose pourtant retient son geste
montagne devenue


Vibrant courant bondissant

parmi falaises et ténèbres
le torrent s’arrête parfois
dans la brume douce
de ses pénombres chinoises


Le torrent arrive sur la falaise

depuis le cœur sombre de la forêt
se divise en cascades
irrigue mes veines et mon esprit

Immergé en tout ce qui se déploie
Rapproché de tout ce qui s’éloigne
Investi par tout ce qui lâche prise


Rester là
longuement longuement
avec ce
commencement


Quelle vérité

contemples-tu
dans l’estompe du paysage
qui n’est pas la vérité
mais quelque chose
de plus précieux encore


perdu soudain dans la montagne froide
grondement de l’orage
l’averse est proche
joie sans pareille


L’ordre des choses ?

Mais il n’y en a pas !
Seulement un instant suspendu
dans ce chaos qui va


Plus bas les cultures et les champs
nourrir et habiter
à l’ombre des sources
et des rochers
faire ermitage
dans l’agitation des hommes


Quittés les nuages blancs

mais les nuages blancs
poursuivent leur lent parcours
à l’intérieur de moi


Saurons-nous ici

nous libérer de l’entrave des regards
et des jugements ?
Saurons-nous ici
revêtir l’habit du casanier
tout en gardant nos pieds d’errant ?


Courage et obstination

deviennent ici
lâcheté grégaire et divertissement
combien de fois remonter en esprit la montagne
- ou n’a-t-on fait que rêver ?


Les marchands jouent

avec ta naïveté
les femmes raillent
ton air égaré
les illustres se moquent
de ta sincérité


Il faut plus de courage

pour demeurer ici au chaud
que pour courir les montagnes froides
parfois l’effort semble
tout bonnement
impossible


Boire du vin

écrire et faire l’amour
faire rire un enfant


Le froid ne contredit pas le chaud :

il le rend possible


Compagnons des nuées et des brumes

où êtes vous ce soir ?
Comment vivre
Comment retrouver le tressaillement
de notre joie commune ?


Ici chacun s’efforce d’imiter
au mieux la vie
que de bonne volonté
sous la grimace
Quand donc tout cela cessera-t-il ?


Sous l’élan du pinceau

gît le monde perdu
je contemple de loin
les sentiers disparus
comme on évoque
en silence
des triomphes anciens.


Pourtant certains soirs

quand le tourne la tête
en certaines directions
j’entends encore
courir les eaux
et vibrer les montagnes
sur mon visage
un vent nouveau


Ce n’est pas moi qui reconnaît

Montagne Froide
c’est Montagne Froide
qui me reconnaît
On a le même rire




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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 14:15
 « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair -obscur surgissent les monstres »
 - Antonio Gramsci -


« Démocratie » est de ces mots qui tonnent plus qu’ils ne parlent, qui déclament plus qu’ils n’imposent aux faits leur réalité effective. Il n’est rien de pire que ces littérateurs niaiseux, que nous appelons en France « intellectuels », comme si les autres ne l’étaient pas, et qui n’ont que ce vocable en bouche : « Démocratie ». C’est le point Godwin inversé, mais dont l’objectif est rigoureusement identique. Qui parle au nom de la « démocratie » s’assure d’une attention respectueuse et de la bienveillance de tous.

Qu’on ne me demande pas de m’en prendre aux Le Pen père ou fille (le folklore familial, allez savoir pourquoi, a le don de m’impatienter) ni à leurs partisans du moment. Je m’intéresse à la fièvre, pas à ses symptômes. Or la fièvre a gagné l’Europe toute entière. Façon Pearl Harbour, l’attaque en piquet des technocrates contre les démocrates au cœur de ce terrible été grec que nous venons de vivre a mis à la vue de tous quelque chose de radicalement neuf. Quelque chose qu’il va falloir apprendre à nommer, puis qualifier avec toute la précision requise.

Longtemps la passivité et l’ignorance ont suffi à écarter le citoyen ordinaire de tout questionnement sérieux sur la marche de l’économie. Sa participation pleine et entière à la société (emploi, famille, consommation, votes,…) valait adhésion. On croyait à la doxa, parce que la doxa nourrissait encore son homme.

Tout changea lorsque cessa définitivement chez les oligarques mondialisés la peur d’une révolution (effondrement de l’URSS en 1991). Le processus mis en place dans les années 70 de lutte des classes inversée (reprendre aux peuples des conquêtes sociales chèrement acquises) passa en mode intensif. Un régime d’exception fut étendu grâce à la notion fallacieuse de « crise » et à son corollaire, la « nécessaire adaptation au changement ». Les pires turpitudes économiques furent avalisées au prétexte de ce principe de fatalité : impossible de faire autrement. « Il n’y a pas d’alternative », nous chantait déjà Thatcher. Curieusement, la thérapie de choc ne remit jamais le malade sur pied mais l’entretint au contraire dans sa maladie. C’est ainsi que des générations entières passèrent en se disant que bon, que voulez-vous qu’on y fasse, c’est la crise… La capacité des hommes à transformer la société et à améliorer leur condition de vie (connue sous le nom d’ « historicité ») se heurta brutalement à une situation de blocage. Si ce ne fut pas la « fin de l’Histoire », comme le prétendit l’ineffable Fukuyama, ce fut bien, en revanche, la fin programmée de l’historicité. La fin du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

En 1989 un mur est tombé à Berlin, mettant un terme à la Guerre Froide. Un autre vient de s’écrouler, ici, en Grèce, entre le printemps et l’été 2015 : celui de l’illusion démocratique. Le coup d’Etat réussi par les technocrates de Bruxelles au détriment des démocrates d’Athènes a montré le vrai visage de ce temps. Nous savons désormais le camp des imposteurs ; et contre ceux-ci nous n’avons pour nous que notre discernement. Le conditionnement qui durait depuis si longtemps, solidement arrimé hier encore à l’idéologie de progrès à laquelle désormais personne ne croit plus, vient de trouver, sinon son point final, du moins sa limite.

Car depuis la crise européenne où la technostructure s’obstine à vouloir administrer la Grèce au détriment de son avenir, de sa volonté et de son droit de subsidiarité, on ne peut plus s’épargner cette cruelle question : sommes-nous oui ou non dans un régime compatible avec la démocratie, ou avons-nous déjà glissé vers un « autre état » qui s’en éloigne de plus en plus ? Examinons les faits. La thérapie de choc censée redresser la Grèce est un échec complet, en même temps qu’une victoire politique de premier ordre. Et plus manifeste est son échec économique, plus grand est son triomphe politique. Mais quand la victoire politique se nourrit de l’échec du peuple, c’est que la tyrannie n’est pas loin.

Aujourd’hui la dérégulation des marchés s’accélère (TAFTA), effaçant jusqu’à la possibilité juridique d’en limiter les dévorants appétits. Les traités, règlements et directives s’imposent non seulement à nos lois, mais plus encore à nos droits. La mafia, disait déjà Guy Debord, est la forme achevée du capitalisme. Les droits de l’Homme et du Citoyen, au nom desquels subsiste encore une exigence éthique, posée du reste comme horizon de la modernité, suffisent-ils à maintenir vivace le sentiment de « faire société » ? La réponse est non, puisque c’est la société elle-même qui est en passe de disparaître. Le marché dérégulé prétend en effet briser l’alliance entre un Sujet et un Collectif dont il nierait le plan de constitution mutuelle, c’est-à-dire la citoyenneté elle-même.

Le social existait naguère dans le partage des ressources et des valeurs. Que cesse ce partage à cause de la captation des ressources par une infime minorité avide (le fameux « 1% ») et voilà que s’effondre les valeurs qu’il sous-tendait. Dès lors, nous dit Alain Touraine dans « La Fin des sociétés », « Le vocabulaire social que nous employons n’a désormais plus de sens réel ; il n’est que le mélange d’éléments opposés entre eux : démocratie, égalité, éducation, ville, institution judiciaire, famille, aucun de ces mots de désigne aujourd’hui un ensemble de pratiques et d’orientations identifiables… La vie sociale n’est plus un ensemble de liens entre des institutions, mais un espace de rupture et de conflit entre le monde de l’intérêt et du profit et le monde des principes éthiques, qui ne sont pas sociaux mais moraux et que nous essayons d’imposer à nos pratiques ».

Dans cette situation de social décomposé, le pouvoir (politique, financier, économique…) s’est arrimé à ses principaux constituants que sont la spoliation, la corruption, la forfaiture et la prévarication. Pour le renverser, l’honnête homme dispose de trois outils : le droit, la vérité et le courage.

Merkel achève ce que Thatcher avait commencé. La Panzer Division de la pensée unique trace sa route en accélérant la manœuvre, comptant sur l’effet de surprise. Médiatiquement nous sommes tous dans la grande lessiveuse, et l’on vient de passer en mode essorage.

Pourtant, ceux qui spéculaient sur le sommeil lourd du troupeau en sont désormais pour leurs frais. Quelque chose se passe. Quelque chose plutôt que rien. Un éveil. Au terme de la séquence grecque, il ne reste à l’honnête homme plus d’autre choix que celui de l’action. S’il ne le faisait pas maintenant et sur l’heure, c’est tout ce que à quoi nous tenions, liberté, démocratie, justice, progrès humain, sens de la Terre, respect de l’autre, conscience individuelle, qui nous deviendraient alors plus étrangers que les secrets de l’Atlantide.

Gérard Larnac
Athènes
22 août 2015.

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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 11:35

Je chante pour cet autre moi-même

Libre d’entraves et de limites

Riant fort et chérissant

Toute présence sur le Terre

Puis m'ajoutant silenceux à

La somme transcendantale des vies inaperçues.

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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 11:33

que m’importe si Amour

n’est rien d’autre que

le nom

d’un fleuve triste et doux

celle que j’aime

ce n’est pas elle qui se conforme

à la Beauté

mais la Beauté qui s’en remet

complètement

à elle

que m’importe si Amour

n’est rien d’autre que

le nom

d’un fleuve triste et doux

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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 11:33

Soi

Il faut toute la distance
du dépaysement
pour revenir vers
soi

- et n’y découvrir parfois

qu’un vaste vide pensif

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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 11:31

Ce n’est pas que nous ayons perdu.
C’est quelque chose en nous qui s’est perdu.
C’est ce quelque chose qui sans cesse nous échappe désormais et nous empêche d’être nous-mê
mes.

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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 11:29

Pas de dieux

Ce n’est que d’un homme à un autre homme

L’hospitalité

Le soin

Le partage

Pas de dieux

D’un homme à un autre homme

Et cela seulement

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