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14 décembre 2013 6 14 /12 /décembre /2013 15:00

 

Retirez l'envie de meurtre de la société, retirez l'argent sale de l'économie, retirez la médiocrité mesquine des esprits - et c'est tout l'ancien monde qui s'effondre. C'est pourquoi tout tend au statu quo. Et pour longtemps encore.

 

En août 1963, le président John Fitzgerald Kennedy eut l'idée de commander un rapport sur loa question suivante : que se passerait-il si le système mondial était effectivement fondé sur une paix durable ? Il n'eut pas le temps de connaître la conclusion des chercheurs pluridisciplinaires qui étudièrent son hypothèse. Celle-ci, remise en 1966 à son successeur, sonnait étrangement. En l'état actuel des choses, disait-elle en substance, nos structures mentales, techniques et sociétales sont trop définies par le pouvoir de faire la guerre pour pouvoir envisager une autre voie.

 

Aujourd'hui ce système de la guerre, s'il existe encore sous les formes euphémisées de la compétitivité et de la concurrence, n'en est pas moins mis à mal. Si les génocides sont encore récents (Cambodge, Rwanda), nous nous éloignons progressivement de la tentation guerrière. Le conflit armé n'est plus l'horizon de la jeunesse : et ceci, au regard de l'Histoire, est tout à fait inédit.

 

La forme moderne du conflit, c'est le maintien de l'ordre. Etats-Unis "gendarmes du monde", guerres "préventives", frappes "chirurgicales"...

 

L'homme se sait mortel. Infliger la mort à autrui diffère symboliquement sa propre mort. L'argent du riche ne vaut que par la souffrance du pauvre. Qui n'a pas fondé son individualité sur les profondeurs philosophiques de notre condition ne vit exclusivement que par compensation ; or la compensation des uns signe le malheur des autres. On ne sort de l'appel au meurtre et du goût de la guerre qu'en se libérant de cette dualité-là.

 

 

 

 

A lire : "La Paix indésirable ?" de JK Galbraith (Calmann-Levy).

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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 09:34

"L'antihiérarchisation et le "dynamisme fou" qu'affiche le capitalisme "tardif" ne sont qu'une affabulation de très grande envergure, et parmi les mieux réussies dans l'histoire de l'humanité".

 

Nadejda Tolokonnikova


Pussy Riot et philosophe déportée par Poutine et son gang dans le camp de travail de Mordovie, dans l'Oural, pour une durée de deux ans. 

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24 novembre 2013 7 24 /11 /novembre /2013 19:21

 

 

 

"Il faut attendre des artistes qu'ils soient des artistes, qu'ils en soient eux-mêmes la preuve, non pas qu'ils aient besoin de nous en fournir les gages".

 

 

Jean-Yves Jouannais

Artistes sans oeuvres (Verticales)

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 22:03
"Combien de songes, de systèmes de pensée, d'intuitions et de phrases véritablement neuves ont échappé à l'écrit ? Combien d'intelligences sont-elles demeurées libres..."
Jean-Yves Jouannais
Artistes sans oeuvres
(Verticales, 2009) 
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24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 11:25

 

 

Je cherche un principe de délicatesse et de raffinement qui serait aussi un principe général de subversion.

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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 07:32

 

 

Je cherche les nervures, l'éclat de l'initial. Le reste : poubelle ! Je ne lis presque plus de romans. Essais et poésies. Voilà ma diététique. Avec un peu de vin.

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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 10:00

 

 

 

Maintenant qu'ils ne sont plus que des noms sur des tombes, je peux le dire : j'ai eu trois oncles.

 

L'un d'entre eux était plus exactement le mari de ma tante ; mais il n'avait pas son pareil pour vous donner le sentiment qu'il avait toujours été là.

 

J'ai eu trois oncles, qui eurent auprès de moi la force des légendes.

 

Le premier m'a confié la clef des bibliothèques sauvages et des bois obscurs.

 

Le deuxième celle du grand rire et de l'attention.

 

Le troisième enfin la clef immense de la patience bienveillante et de la simplicité du juste.

 

 

 

 

 

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 10:33

 

 

 

- S'adapter, vite ! clame le nanti.


- Vite, pour ne rien voir, n'être conscient de rien ? s'étonne le peuple.
Et s'adapter, oui, mais à quoi ?

 

 

 

 

 


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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 16:05

 

 

 

Nous savons désormais que le FMI peut laisser à ceux qui le dirigent plus de temps pour leur économie libidinale que pour l’économie mondiale. Nous voici rassurés sur les extraordinaires capacités cérébrales de ces êtres hors du commun qui peuvent donc  s’acquitter de leur tâche comme en passant, avec en tête bien d’autres préoccupations.  Pour l’une des instances qui étrangle actuellement l’économie de la planète sous l’austérité, reprolétarise des pans entiers de populations et affame les pays pauvres, on se dit que moins de légèreté serait quand même bienvenue. Mais bon, ainsi va le monde.

On avait presque fini par accepter comme une fatalité l’écroulement de la Grèce, la paupérisation programmée de l’Espagne et de l’Italie et les menaces outrées  des agences de notation quand une nouvelle, à peine murmurée par les média, est parvenue jusqu’à nos oreilles : dans un très officiel rapport interne, le FMI a reconnu en février dernier  s’être carrément planté dans l’équation mathématique concernant la politique de rigueur et la croissance. En gros, et contrairement aux prédictions, un euro d’économisé par le plan d’austérité retire trois euros à l’économie réelle. Le FMI découvre, ou feint de découvrir, ce qu’il a mis lui-même en place et que dénoncent  sans relâche les peuples qui en sont les premières  victimes : une formidable spirale récessionniste. Une magistrale essoreuse économique.

Nul besoin d’être grand clerc pour savoir que l’austérité nourrit l’austérité, détruit le pacte sociétal et retarde la reprise. Mais il a quand même fallu l’aveu de l’économiste en chef  Olivier Blanchard dans son rapport de quarante pages pour s’apercevoir de l’absurdité généralisée de l’ensemble de nos systèmes de prévision.  Rappelons que les produits subprimes bénéficiaient d’un triple A avant leur effondrement définitif…

La Tribune, dans son édition du 12 février dernier, publiait un article intitulé «La stupidité comme mode de management ». Une étude scientifique vient en effet de démontrer que dans le domaine de la finance, le panurgisme, la fourberie et la pure irrationalité entraînent naturellement les structures vers ce que les chercheurs ont appelé une « stupidité fonctionnelle». Rien à voir avec le QI : mais quand le réflexe tient lieu de réflexion et le gain à la nanoseconde d’analyse de fond, les courts circuits mis en place bloquent tout recours à la raison humaine. L’esprit ne domine plus. Il n’est plus que le supplétif d’un système devenu de fait totalement  hors contrôle.

Erreur ou pas, le FMI n’a pourtant pas dévié du cap de l’austérité. Pourquoi une telle obstination ? Pour les mêmes raisons qui ont vu Bruxelles purement et simplement enterrer le référendum des Français qui manifestaient démocratiquement leur opposition à la Constitution européenne, ou autorisé il y a peu la Commission européenne à revenir sur l’interdiction des farines animales malgré le scandale de la vache folle.

« Le savoir est bien plus faible que la nécessité », disait Eschyle. Il faut donc, pour empêcher  tout savoir de se déployer, lui opposer un cadre supposé nécessaire. Un « C’est comme ça et pas autrement ». C’est la théorie du TINA anglo-saxon : « There Is No Alternative », dont l’actuel avatar se nomme austérité. Le savoir confronté à la pure et irréductible nécessité ne peux plus se penser comme alternative ni comme innovation mais comme accompagnement. Dès lors ce n’est plus un savoir, c’est une pure idéologie.

Ni les erreurs de calcul, ni la volonté des populations, ni même les scandales mettant en péril la santé publique ne sont réellement pris en compte. C’est qu’il n’est plus question de savoir ce qui est bon pour le citoyen. Nourrie par les deux crises précédentes, crise de la dette privée puis crise de la dette souveraine, une troisième crise s’annonce fortement, politique celle-là : celle de l’ingouvernabilité des Etats. Dans un contexte où a été réintroduite la haine entre les peuples, selon le cliché d’un  Nord fourmi qui ne veut  pas payer pour les cigales du Sud et d’un Sud qui récuse cette image infamante avec la dernière énergie, ce blocage remet en cause tous nos modèles. Va-t-on vers la  balkanisation d’une Communauté européenne livrée au populisme le plus réactionnaire ? Il peut en coûter en effet  très cher de n’avoir pas retenu la principale leçon de la crise : ce n’est pas l’erreur qui est grave, c’est la persistance dans l’erreur.

 



Gérard Larnac.


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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 09:52

 

 

L'impression tout compte fait de ce formidable vacillement, de cette formidable erreur qui consista à publier mon dernier livre. Combien de temps pour remonter en selle ? Combien de temps pour retrouver le temps long de la méditation sobre, crayonnante et liseuse ? Le monde de l'édition répète qu'il n'y a pas de chef-d'oeuvre caché au fond d'obscur placard. Je ne le crois plus. Il me semble au contraire qu'à partir d'un certain niveau de conscience, le travail ne passe plus par l'édition.

 

Je suis comme le drogué au terme du sevrage. Je goûte le matin comme s'il était le premier. L'odeur crue de ce vent plein de neige.

 

J'offre un texte à Lu Pélieu (la femme de Claude, quoi, je n'en reviens pas de la connaître!) dans un bar de la rue Mouff'. Un quotidien d'Alger cite mon travail (un conte sur la liberté radicale courageusement publié par une splendide revue algérienne). Des extraits de mes "Prophéties barbares" sont sortis en cd, accompagnant les guitares sombres et saturées de Christophe Samarsky. J'y suis présenté comme une sorte de misanthrope qui ne me ressemble guère ; mais qu'importe. Mon ami Yaset me fait toujours l'honneur de son fanzine underground Quetton - rare, précieuse fidélité. Nathalie Riera, dans la première édition papier de sa somptueuse revue Les Cahiers d'Eucharis, m'accueille avec bienveillance. On me dit que quelques poèmes de ma série Beat pourraient bien finir par être publiés. L'an passé quelques vers dans la revue Haïtienne "Point Barre". Jours tranquilles.

 

Rien de grandiose. De l'amitié. Des rencontres. Du partage.

 

Plus le stress de prendre la parole pour faire l'intéressant.

 

Sur la scène rire. En coulisse aimer, travailler, étudier, méditer. 

 

Savoir ne pas en demander davantage.

 

N'attendre rien pour atteindre le tout.

 

 

 

 

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