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16 novembre 2015 1 16 /11 /novembre /2015 10:56

On ne prend jamais assez des nouvelles des autres. Et vous, comment allez-vous ce matin ? Etiez-vous à l’abri ? Qu’en est-il de vos amours, de vos proches ? Qu’en est-il de vos voisins, de vos collègues ? Qu’en est-il de ces inconnus familiers que vous croisez tous les jours et dont vous vous apercevez soudain qu’eux aussi font partie de vous, et que leur disparition eut été une perte ?

L’année s’achève comme elle a commencé – en pire. Encore une fois c’est la liberté que l’on tue. La liberté d’être différent. La liberté d’être insouciant. La liberté de vivre comme on l’entend, mais comme secrètement unis aux autres dans une pratique républicaine. Et c’est la jeunesse cette fois que l’on vise. Cette jeunesse qui porte tous les prénoms et possède la même beauté sous toutes les couleurs.

Paris, Capitale de la douleur. Paris qui compte ses morts. Mais Paris Capitale de cet esprit républicain qui sait si bien faire unité. Paris Capitale de la lucidité et du courage. Le courage de porter plus loin encore la liberté, l’égalité, la fraternité. Voltaire nous regarde. Nous voulons désormais la liberté sans l’égoïsme, l’égalité sans l’indistinction ni le refus des différences, la fraternité sans l’exclusive. Si ces mots ont un sens, c’est aujourd’hui qu’ils s’actualisent. C’est aujourd’hui qu’ils nous parlent, plus que jamais.

On connaît l’ennemi : l’ennemi est celui qui se croyant immortel entend imposer par la violence son ordre transcendantal sur le monde. On sait le rêve qui l’anime : fracturer le corps social et provoquer un conflit interne entre chrétiens et musulmans ; instaurer le chaos pour prendre le contrôle politique. De sorte que collaborer, c’est prêter main à cette division. De sorte que résister, c’est travailler à l’unité de la nation. Un deuil collectif, cela nous rappelle surtout que nous sommes un collectif, une communauté indivise, une nation. Ici, en terre de France, nul n’est un étranger s’il est ami de la liberté.

L’esprit de la nation s’est glissé parmi les décombres, dans cette salle de concert, sur ces terrasses ; et ce qu’il murmure aux oreilles de chacun de nos assassinés, d’une voix que rien ne saurait altérer, est une promesse et une seule : que nous soyons, pour eux, en leur mémoire, les sentinelles de cette république qu’ils aimaient tant.


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9 novembre 2015 1 09 /11 /novembre /2015 20:54

"Hello Old Friends" - Eric Clapton



Gordon et Gren jouant "Sarah" à la guitare sèche.
Le gars du 6e tombant sur le toit d'une voiture en stationnement.
Grete de Bergen me laissant cet étrange adieu énamouré, 17, 18 ans peut-être.
Mon vieux poète l'apiculteur partant saoul, droit et tranquille.
Gordon et Gren jouant "Sarah" à la guitare sèche.
Miss Hide à Hollywood Park, Birmingham, et la pendule qui n'en finit pas. Et sa beauté qui n'en finit pas.
Le gars du 6e : le seul à qui je parlais encore.
Tombé du balcon.
Gipsy girl dans les rues reconstruites à la va-vite. Va-vite : vis vite. Garde la tête ailleurs.
Gipsy.
Comme la pluie s'accordait bien à tes cheveux.
Et Antigone, Antigone, gone, gone, tapant sur son tambour.
J'entends encore les pas de ma tribu.
J'entends encore les pas de ma tribu.
Et lui l'ami ricannant qui disait si bien que j'étais "épatant", personne ne dira plus "épatant" après lui.
Gordon et Gren jouant "Sarah" à la guitare sèche.
Le gars du 6e debout enfin. Relevé. Les morts se relèvent toujours.
Rien ne s'achève.
Tout continue.
Tout continue.









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8 novembre 2015 7 08 /11 /novembre /2015 20:26

Sur la destruction.

Colloque organisé par Frédérick Lemarchand, Université de Caen Basse-Normandie (septembre 2014).

Intervention perso : "Incidemment l'apocalypse : pour un portrait-robot de l'Homme catastrophique"

Sur Canal-U :

http://www.canal-u.tv/video/centre_d_enseignement_multimedia_universitaire_c_e_m_u/01_jeux_de_memoire_et_d_histoire_autour_de_la_destruction_des_villes_normandes.19257

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2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 14:44

Comme les choses sont bien faites qu'une vie d'homme ne suffise à entrevoir, mais à la toute fin, ce qu'il nous aurait fallu savoir dès le départ pour exercer mieux le métier de vivre; rendant ainsi la connaissance, d'homme en homme, de génération en génération, toujours plus illusoire - et dans cet éclat tardif et vain, découvrir une sagesse immémoriale.

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17 septembre 2015 4 17 /09 /septembre /2015 16:43

Trop responsable, pas assez joueur : on sait désormais que Tsipras aurait pu négocier comme il l'entendait sans crainte d'une sortie de l'euro. Celle-ci ne pouvait légalement pas lui être imposée; la BCE est puissante mais ne peut pas tout. C'est en tout cas ce que vient de déclarer son vice-président. Le bluff était trop lourd, la rouerie technocratique trop finaude; et la Grèce, cerné de toutes parts, a finalement cédé. Emportant tous les rêves d'une alternative véritable; tous les rêves d'une vie meilleure, d'une vie possible. Mais cet invraisemblable été grec nous aura au moins montré une chose dans toute son aveuglante clarté ; et cette chose, c'est le visage sans fard de l'Union européenne. Un visage où la morgue en dispute à la tyrannie, et où la diplomatie a cédé devant le chantage et la manipulation. Un visage anti-démocratique qui a pris tout le monde de court. Si à trois jours du nouveau scrutin nous ne savons rien du devenir de la Grèce, de notre chère Grèce, plus rien ne nous reste inconnu quant à la nature du régime politique qui nous gouverne depuis Bruxelles. De cela au moins nous sommes sûrs.

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17 septembre 2015 4 17 /09 /septembre /2015 10:44

La supériorité de la critique, c'est qu'elle peut toujours ajouter une contradiction de plus à une vérité; car la vérité est une, ne s'énonce qu'une seule fois. De cela il advient que la contre-vérité a toujours une multitude de coups d'avance sur la vérité proprement dite. L'imposteur occupe vis-à-vis d'elle une place toujours surplombante, toujours nouvelle. Au point que c'est la contre-vérité qui charme et stimule.

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15 juillet 2015 3 15 /07 /juillet /2015 16:32

Comment poursuivre, ne pas arracher la page. Comment ne pas entendre, là, dehors. Et je ferais des vers ? Et je tiendrais des propos "littéraires" du ton léger de la baderne ? Aujourd'hui même la liberté du poème me semble insupportable. Si au moins l'on pouvait dire : OK, pouce, je ne joue plus, je file voir là-bas si j'y suis. Ailleurs, reconstruire ? Il n'y a pas d'ailleurs. Tout est là. Tout est combat.

La bureaucratie a fait un pacte avec le marché pour dissoudre tout ce qui nous était commun. Le technocrate abat dans l'ombre, silencieux vissé sur armes automatiques, le démocrate d'autrefois. La banque promet le tank. Nous sommes pris en tenaille par l'immensité de ce qui nous menace et notre veulerie sagement apprise sous des années de résignation. Consommés par notre propre consommation, nous n'avons rien vu venir.

Alors quoi, poète bureaucrate peut-être ? Un bonheur triste, collaborationniste ?

Pose la plume. Sonne l'alarme. Il n'est plus temps pour la beauté.

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26 juin 2015 5 26 /06 /juin /2015 15:08

La technologie rend la connaissance utilisable par ceux qui ne la possède pas. Ce qui est évacué de la machine, ce n'est pas l'efficience, c'est l'intelligence du processus et les connaissances qu'il sous-entend.

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17 juin 2015 3 17 /06 /juin /2015 09:18

Le séisme de magnitude 7,8 survenu au Népal le 25 avril dernier a déplacé le Mont Everest.

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6 juin 2015 6 06 /06 /juin /2015 10:01

La question des rapports sociaux a été progressivement remplacée par celle de l'identité. L'effacement de la société et de ses enjeux, collectifs et universels, assoie le pouvoir du communautarisme qui poursuit mécaniquement le travail de fragmentation du corps social. La pression que fait peser sur nous la question identitaire est à la fois une conséquence de l'effacement de la société et ce qui rend son retour impossible.La société se résumera donc à un ensemble de prescriptions édictées arbitrairement par le pouvoir en place. De sorte que l'hypertrophie de la question identitaire va de pair avec le renforcement du pouvoir central sur l"individu. Cette dérive autoritaire, liée au fantasme identitaire, a pour conséquence la montée des extrêmes, politiques comme religieux. En ce sens le fn est la signature la plus exacte de la période que nous traversons. Le marqueur de la tragédie qui se noue sous nos yeux.

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