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14 mai 2007 1 14 /05 /mai /2007 17:56

Mondialisation, fragmentation. Dérégulation. Finance et marchandise passent d’une main à l’autre en une fraction de seconde.  Planète une, sans frontière ? Non. Replis sur les particularismes. Régionalisme de l’esprit. La préférence communautaire est pourtant, toujours et en tout lieu, le signe avant-coureur du totalitarisme.

Celui dont on ne partage ni les croyances, ni les coutumes, ni les manières. L’étranger. L’autre. Rêve d’une langue oublieuse de ces mots-là. C’est pourtant par ces mêmes mots que la plupart commencent.

Apartheid. Ségrégation. Conflit de civilisation. Identité nationale. Montrer à l’autre le seuil à ne pas franchir. Suspendre le pas de l’homme. Je préfère mon frère à mon cousin, mon cousin à mon voisin… On connaît la chanson.

Insertion ? Infiltration. Quoi qu’il fasse, l’autre a toujours tort. Sa présence est menace. Il est le surnuméraire. Celui qui surgit. L’inattendu. Ce qu’on lui reproche ? D’être là. D’être né. Inexcusable. Comment peut-on être Persan ?

La Communauté des affections. C’est ainsi que Saint-Just décrivait la nation. Ni sang ni sol. L’affection.

« Il n’y a pas de culture ni de lien social sans un principe d’hospitalité », dit Jacques Derrida.  « Un accueil sans réserve et sans calcul » ; « Une exposition sans limite à l’arrivant », dit-il encore.

L’étranger ne trahit pas la frontière ; la désignant, il la repousse. Ouvre ce champ du possible que sa seule présence réensemence. Il ne tient qu’à toi d’y moissonner.

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