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8 avril 2012 7 08 /04 /avril /2012 20:01

 

 

La culture, ça ne se consomme pas; sinon il n'en reste rien.

 

En frappant un objet d'obsolescence pour en assurer le remplacement, le marketing produit de la consommation et donc du profit pour les entreprises.

 

En frappant un objet culturel d'obsolescence pour en assurer le remplacement, le marketing, par sa dynamique même, détruit ce qui fonde la culture : la référence, l'irremplaçable. Et ce faisant produit de la confusion, de l'ignorance, de l'aliénation.

 

En articulant de manière survoltée une politique de la "nouveauté" au détriment du fond référentiel, privilégiant l'instantané du "coup" au long cours des chef d'oeuvres, le marketing ne permet plus de construire un fond référentiel, un patrimoine, une culture.

 

De là à penser que l'éditeur cherche davantage des ouvrages de rotation vite produits vite vendus vite oubliés que des ouvrages éternels, il n'y a qu'un pas. La consommation de masse, ainsi que ses diverses techniques, sont incompatibles absolument avec la quête culturelle de la rareté.

 

 

 

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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 08:55

 

 

"Beauté vertébrale" : tels furent ses derniers mots.

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14 février 2012 2 14 /02 /février /2012 10:53

 

 

La guerre entre les peuples n'est que le moyen qu'ont trouvé les puissants pour latéraliser les conflits et détourner d'eux l'insurrection qui les contestait.

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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 11:46

 

 

« Depuis longtemps je m’efforce à conquérir une durée qui se dérobe, à vivre un paysage qui se multiplie, à chanter une histoire qui n’est nulle part donnée (…). Nous écrivons tous pour mettre à nu des enclenchements inaperçus ».

 

Edouard Glissant (Le Discours antillais).

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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 10:46

 

 

 

Question 1 : Réduire les inégalités conduit-il nécessairement à gommer les singularités ?

 

Question 2 : Les singularités peuvent-elles s'épanouir grâce à la réduction des inégalités ?

 

Répondre Non à la première et Oui à la seconde, c'est être de gauche.

 

Répondre Oui à la première et Non à la seconde, c'est être de droite.

 

C'est pourtant simple...

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 09:11

 

 

La culture reviendra lorsqu'on saura à nouveau dire des choses comme : "Je préfère m'emmerder avec Godard que ricaner avec Franck Dubosc".

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 14:39

 

 

 

 

La lutte contre un pouvoir particulier n'est rien si elle ne s'accompagne pas de la volonté de changer la nature même du Pouvoir.

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2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 10:17

 

 

Premiers jours de novembre, lugubre novembre des trottoirs mouillés, des feuillages rouges - un lugubre que j'aime bien, les amours de novembre sont des amours bien nés. Ah, et puis il y a ces Prix littéraires qui reviennent, on les avait presque oubliés ceux-là, les voilà qui s'imposent au grand carnaval des média. Des feuilles tombent, d'autres récoltent les honneurs, dans un pays qui n'aime rien tant que les rosettes les distinctions les grandes gidouilles les commices agricoles. Au point que l'anti-Goncourt, le Prix de l'Inaperçu, ne trouve rien de mieux que de distinguer lui aussi LE roman des romans - alors qu'un anti-prix pourrait au moins avoir la décence de couronner une liste, et non de réduire toute une production à un seul bouquin sur lequel on attire une attention quelque peu surdimensionnée. S'opposer en faisant pareil : autre tropisme franchouille. Bref où vous étiez quand le dernier Goncourt a été annoncé ? Vous ne vous en souvenez pas ? Eh bien rassurez-vous, c'est tout à fait normal. Concentrer autant de moyens, et de si aléatoire façon, sur un seul livre, est certes un peu ridicule. D'autant que le Goncourt est en général le livre que des gens qui ne lisent pas offrent pour les fêtes à d'autres gens qui ne lisent jamais. C'est le papier cadeau qui compte. Et l'estampille. Le Goncourt : bibelot d'étagère, "corner table book", livre destiné à traîner, à prendre le regard en même temps que la poussière. Mais après tout pourquoi bouder notre plaisir : il y a de la ripaille dans toute cette agitation, du gargantuesque. Après tout tout est bon dans le cochon !     

 

 

(P.S : Finalement attribué à un inconnu, Alexis Jenni, qui plus est un premier roman. Cinq années d'écriture, un envoi unique par la poste : vive le service public ! Faut-il voir là l'effet de l'entrée chez Drouant d'un certain guérilleros ? ) 

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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 11:02

 

 

 

Le progrès continu est une fable racontée aux enfants. Nous en faisons tous les jours l'expérience. Le discours de "la culture pour tous", splendide, n'est hélas plus partagé ni par les élites (qui n'y ont pas intérêt), ni par les ploucs (car, c'est bien connu, les ploucs s'en foutent, c'est même à ça qu'on les reconnaît).

 

La Culture au sens large (Education + pratiques individuelles + plaisir + conscience + liberté de pensée, liste non close), à la Malraux, était moins faite pour divertir que pour former. Après la saignée de la Guerre, il s'agissait de renouveler les élites : les petits paysans méritants et doués délaissèrent les champs pour devenir instituteurs, banquiers, chercheurs... Ce n'était pas une bonté d'âme : mais une nécessité.

 

Les enfants de l'après-guerre eurent en héritage l'histoire de cette remontée des champs vers la ville. Les livres circulèrent, le savoir fut mieux réparti et partagé, une nouvelle conscience se fit jour. Mais qui dit conscience libre dit aussi esprit critique. Dès la fin des années 60 une vague de contestation agita les boomers : car savoir c'est contester l'ordre de ces choses qu'on croyait immuables.

 

Au tournant des années 70 le pouvoir politique se durcit. L'Amérique fit capoter toute tentative de sortir de la Guerre Froide par une troisième voie qui ne fut ni communiste ni capitaliste. Parfois elle échoua, comme à Cuba, comme au Vietnam. Partout l'alternance démocratique ne fut tolérée qu'à condition de ne pas représenter une alternative à la doxa libérale. Celle-ci se répandit comme une traînée de poudre à partir de 1973 et du coup d'Etat de Pinochet-Nixon au Chili.

 

La Culture avait secoué le Politique; voilà que le Politique rendait à la Culture la monnaie de sa pièce. De nouvelles oligarchies se constituèrent. Il ne fut plus question de renouveler les élites, mais au contraire de les préserver de la plèbe. Il fallut non pas propager la Culture, mais en restreindre la portée, elle qui était directement responsable de l'apparition d'un niveau de conscience général tel que le monde n'en avait jamais connu jusque-là. "Si vous vouliez pas de contestation, fallait pas nous refiler une carte de bibliothèque", a dit Bob Dylan. 

 

Si l'on admet ainsi qu'une remise en ordre a bel et bien eu lieu (nous sommes quelques uns, quand même, à en détenir des preuves assez solides), on ne s'étonnera pas du sort que le Politique réserve actuellement à la Culture. La concession à perpétuité de la Première Chaîne française aux sous-loueurs de temps disponible dans les cerveaux fatigués, en contravention totale avec le cahier des charges initial, est le premier crime contre la Culture : qui s'en émeut ?  

 

Le Politique n'aime pas la Culture car la Culture remet perpétuellement en cause le Politique. A gauche comme à droite, on n'aime pas trop entendre que le roi est nu.

 

 

 

 

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28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 10:30

Rentrée Littéraire 2011 : contrairement à ce qu'aime colporter le psittacisme obsessionnel des gazettes, il n'y a jamais "trop" de livres ; et la nouveauté n'a pas à rougir de n'être pas ancienne.

 

Il y a seulement une faillite globale de la critique. Mais ça, les auteurs n'en sont pas responsables.

 

Que le mois de septembre soit traditionnellement une ode à la biblio-diversité, nulle démocratie ne s'en plaindra. Bonheur que de fouiller, dénicher la perle rare. Car on est bien d'accord : le propre d'une perle est d'être rare. Ce n'est pas tous les ans qu'on a l'écrivain du siècle. Mais les autres ne sont pas là pour rien : ils aident à tenir en attendant. 

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