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31 août 2007 5 31 /08 /août /2007 14:25

Les « rentrées littéraires », c’est comme l’amour à date fixe : ça manque de fantaisie. Mais cet automne 2007, par chance, tient son scandale. C’est du bien gros, du lourd. De quoi agiter toutes les têtes plates du microcosme. A votre gauche Camille Laurens. A votre droite Marie Darrieussecq. Rappel des faits : Darrieussecq vint à la publication (« Truisme ») par POL, qu’elle choisit en son temps parce qu’il était l’éditeur de « Philippe », récit autobiographique de la mort d’un enfant, écrit par Camille Laurens. Or son dernier livre, « Tom est mort », pure fiction, ne constituerait qu’un remix à peine déguisé du fameux « Philippe ». En moins bien écrit. D’où colère et désarroi de Camille Laurens (Voir La Revue Littéraire http://www.leoscheer.com/spip.php?article675 ). D’autant que Darrieussecq semble coutumière du fait (On se souvient que l’auteure-charcutière-dans-le-cochon-tout-est-bon qui se prend pour Kafka avait déjà connu semblables démêlés avec Marie NDiaye il y a quelques années).

Si certaines sont décidément prêtes à tout pour aller recueillir les lauriers saumâtres des « rentrées littéraires », quitte à aller squatter une douleur qui ne leur appartient pas, d’autres, façon Lanzmann dès qu’il s’agit de la Shoah, imposent à tous l’unicité de leur douleur, niant à l’art narratif sa dimension de pure représentation. Il y aurait alors un interdit. Seul aurait l’autorité sacrée du porte-plume celui ou celle par qui, ou auprès de qui, cette souffrance a été incarnée. Le témoignage de première main s’imposerait alors systématiquement à l’art littéraire ; ce qui n’est pas recevable.

S’il y avait la moindre nécessité à ces « œuvres », entre épanchement réel et épanchement fictionnel, la part des douleurs biographiques y serait amplement dépassée. Ce crépage de chignon entre écrivaines, avec faux livre et vraie sépulture, constitue simplement la preuve du contraire. Ces livres n’existent que pour faire oublier qu’ils sont là à la place d’autres formes de livres. Ils marquent de leurs piles bancales le seuil de quelque chose à venir et qui est attendu.

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commentaires

A
Les rentrées littéraires, c'est un concours de jet de pisse entre copains d'école...
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G
Je dirais : "scandaleusement inutiles"! Pourquoi ça marche ? De la même façon que Sarko : grâce à l'absence d'alternatives crédibles-audibles !
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B
Tout à fait d'accord avec vous sur l'occupation du terrain par des livres inutilement scandaleux. La question, c'est : pourquoi ça marche (presque) toujours avec le public ?...
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