L'Olympia, hier soir - averse sur les boulevards. Sur scène Return to Forever pour sa reformation après 25 ans : Chick Corea (claviers), Stanley Clarke (basse électrique, contrebasse), Al di Meola (guitares), Lenny White (batterie) : les meilleurs à leur...
Derniers mots avant grandes migrations estivales. Revue de baluchon. Mon récit pour pré-ado toujours en lecture (il existe en un exemplaire dans la bibliothèque de sa dédicataire, ça me suffit amplement). J'emporte au fond de l'Italie ce premier roman...
Pour qu'il y ait littérature, mais littérature vraiment, il faut que l'écriture parvienne, sous la parole du familier, à la langue étrangère. Ce n'est que de cet écart, de cette étrangeté, qu'elle se produit. Non pas écrite d'abord pour épater un lecteur,...
L’écriture était belle, élégante, bien que petite, serrée. Une écriture de poète habitué à prendre des notes à la volée sur des supports improbables. Ses bristols frappés de trois lettres mythiques (N.R.F) n’arrivaient jamais, même en cas de refus, sans...
J'aime bien Michel Onfray. Le type, pas l'oeuvre. Respect pour son Université Populaire, à Caen - ville où nous nous sommes peut-être croisés au cours de fêtes païennes sous la pluie, ou fumant les herbes rares au pied du Phénix, au siècle dernier. Allez...
Suis comme un vieux bluesman du delta qui joue, inlassable, à l'écart, la même suite d'accords qui fascine son esprit depuis toujours. Parfois on parle de moi et on cite mes trucs, sans doute on me croit mort, ça n'a pas d'importance. Alain Brossat dans...
Au coeur de mon dernier ouvrage, Le Regard échangé (Mare & Martin), la volonté d'envisager le réel autrement. En s'écartant de la méthode phénoménologique, revenir au concept d'isomorphisme cartésien. Envisager la certitude d'un monde-là non dans un rapport...
Quelle joie hier soir chez Frédéric Taddeï de voir, une fois n’est pas coutume sur le petit écran, les artistes Hervé di Rosa, Robert Combas, Ben, Bernar Venet, Jacques Villeglé, Jean-Pierre Raynaud. Peu habitués à pareille lumière, ils étaient pressés...
OK, c’est un fait : nous sommes entrés dans la société du signe-spectacle. La surabondance des signes comme spectacle pur. Cette inflation galopante de messages de différents niveaux tend à produire chez l’individu une fragmentation et une dispersion...
Ne vous êtes-vous jamais interrogé sur l’antécédence du mot sur votre propre existence ? Un nom vous a désigné bien avant que vous soyez là. A ce nom vous avez cru devoir répondre. Vous avez commencé à faire comme si : comme si c’était vous – comme si...
Au-delà des petits débats qui nous agitent parfois et nous laissent remplis de ressentiments, d'aigreurs sournoises, revenir à des questions simples. Comme : Qu’as-tu risqué de ta propre vie pour elle, « la littérature » ? Quand as-tu mis pour elle ta...
Les Cassandres, c'est comme les Grenelles... A force d'être mises à toutes les sauces par la subculture journalistique (dont je suis, histoire d'en rire), on en oublierait presque que très loin de la pleureuse à laquelle on la résume immanquablement,...
Ils sont entrés dans la pièce ils étaient trois alors chacun son coin, Comme il n’en restait qu’un c’est celui-là que j’ai choisi, attendant qu’ils me sortent leur sentence leur jactance, Je te voyais tu passais sous mes fenêtres dit le premier, Tu avais...
Deux initiatives littéraires de rupture. Secouer les clôtures ? Se pourrait bien. Léo Scheer, d'abord (voir les liens), a mis en place sa collection-expérience M@nuscrits . Une tentative d'édition collective où un texte est donné in extenso à la lecture,...
Après avoir proposé le débat chez Léo Scheer (voir son blog dans les liens), y répondre. C'est pas tout ça. J'appelle littérature un certain travail sur la langue - qui se manifeste par un vif sentiment d'intraduisible. Car il est ce qui est tout au fond...
Juste quelque chose comme : s'approcher de la table, reprendre le paquet de feuilles, vérifier l'encre, respirer l'encens, renouer dans la pénombre avec l'intime de l'écriture, respirer dans cette intimité-là, sa brise d’altitude, ses courants ascendants,...
Savoir ce qui "fait texte" aujourd'hui ; ce qui distingue, signe une littérature. La pure subjectivité ? La charge "lexico-syntaxique" ? L'émoi des "femmes de chambre", comme disait Stendhal ? L'effet pile des grandes surfaces ? L'effet pedigree (le "qui"...
Ecriture, drogue dure. Sur le chemin retour, après hallucinations vertiges et chaos, humiliations misères et solitudes, boire la première eau, humer la première pluie. Se lever, dire "j'y suis!". Jeter les notes embroussaillées. Sentir le vent. Descendre...
Au milieu de toute cette incessante dispersion de la pensée, tenir le cap. Malgré la violence des raisonneurs sans fin et des discours sagement appris. En dépit de cette incompréhension de principe derrière laquelle se retranchent les immobiles. Contre...
Burlesques moeurs de ces burlesques temps, où les écrivains s'engueulent à s'assourdir, où les chapelles culturelles s'étripent, au lieu, ensemble, de s'opposer à tout ce qui lime l'écriture de l'écrivain et rendent marginales les lumières de la culture....
Quand la parole est nouvelle le regard est nouveau. Si l'on changeait seulement d'un iota les énoncés pourris de certitude qui vagissent dans leur tête, on changerait tout de leur vie, aux fourbus. On les désengoncerait de la routine. On changerait la...
Parfois, mille fois, je tombe sur une de ces phrases qui vous transpercent jusqu’à l’os. Comme : « Quelqu’un, tout a pris sens, mort ». Je relis, ébloui. Puis je m’aperçois que la phrase ne dit pas ça du tout. Que c’est autre chose. J’ai mal lu. Reste...
Des mois avec cette seule phrase sur fond blanc sur tous les murs de Paris, « N’ayez pas peur ! ». De quoi salement flipper…Puis encore des mois avec l’affiche, dessins sur fond rouge : « N’ayez pas peur ! », spectacle de M. Robert Hossein autour de la...
Exigeante liberté. C’est parce que le printemps. C’est parce qu’il l’a décidé. Un homme sort du rail de ses horaires (le RER de 8h07), de ses habitudes, de sa vie. Cette liberté conquise comme par surprise, il veut en garder la hauteur. Continuer à vivre...
Certains jours les yeux s’ouvrent. Les choses nous appellent. Tout. Nous voyons tout. Plus rien n’échappe. Nous sommes hauts. Vibrants et hauts. Nous sommes vivants. Tissés de monde. Habité pleinement de nous. Tout nous touche. Tout fait mouche. On dirait...