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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 10:26

 

 

 

Bien bas, ce blog. Bien bas. Les visiteurs se font rares : quatre hier.  Tant mieux. Je ne suis pas un parti politique : je ne recherche aucune adhésion. Les livres ? Trois écrits tournent encore un peu de comices en comités, pour voir. Ah, les zéditeurs ! Seuls Actes Sud et Zulma semblent encore au travail. Les autres font les chiens, à me sentir le cul d'un air compassionnel. A discuter de la valeur marchande. A me retourner des lettres types pour manu pas ouverts. Des teignes incultes doublés de cons ! Fuir ce cirque. Mieux vaut se souler avec les hommes, tant qu'il en reste, et ne plus y penser. Le plaisir, le vrai, il vient des ponts qu'on jette, entre amis : avec Yaset et son Quetton, la dernière revue des frontières ouvertes de l'underground français, et qui circule comme elle peut comme une Gavroche mal fagotée, pleine de rires et d'électricité. Des expériences comme avec Christophe Samarsky, philosophe et musicien, qui a prété sa voix et ses guitares saturées à la lecture d'un texte post-apocalyptique auquel je me suis essayé, et qui va prendre place dans ce truc que je termine : une seule phrase à partir de laquelle se déploie tout un livre peuplé de récits sur le monde nomade d'aujourd'hui . Ecritures vivantes, jaculantes. Dérives, délices. Monde flottant.

 

http://quetton.over-blog.com

 

http://samarsky.over-blog.com

 

 

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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 09:57

 

 

Je ne dirai jamais que la littérature est en pleine déliquescence ou régression. Le point exact me semble le suivant (et j'emprunte là quelques mots à Edouard Glissant) : par son inclusion à marche forcée dans l'industrie du divertissement, la littérature connaît une défonctionnalisation. Elle ne correspond plus à des moments collectifs. Elle accapare l'entier d'un dispositif dont elle n'était autrefois qu'un élément, à la manière des peintures pariétales. Un instrument désormais hors contexte. Danger majeur : la folklorisation.

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 14:54

 

 

 

En lisant Tranströmer, prix Nobel de Littérature 2011 (un poète Prix Nobel de Littérature !), je suis heureux, emporté même, de n'avoir jamais baissé le pavillon pirate de la métaphore, qu'importe l'incrédulité crasse, l'échec de l'illisible vis-à-vis d'une époque qui exige des faits, chiffres, ratio, commentaires. La métaphore est un voyage, le mouvement même de l'esprit poétique à travers le réel et l'infinie disposition de la diversité. Ecrire sans ce voyage-là ne serait qu'un art de comptable." Adieu vat",  les assis, nous avons choisi paroles de haute mer et de vents plus cinglants !

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 18:28

 

 

 

Ecrire c'est livrer bataille contre sa propre bêtise, son propre aveuglement.

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 08:52

 

 

Longtemps je me suis vu en rêve écrivain à sa table. Les années passant j'ai perfectionné ce rêve, jusqu'à pouvoir approcher de la page, commençant à discerner ça et là des éléments de composition. A présent que la vie est bien avancée, je peux même discerner les paragraphes, les lignes. Je sais que les pages sont écrites pour de vrai dans le rêve. Depuis quelques temps, je parviens même à les lire.

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 10:13

 

 

Publier, quelle purge ! Après six ou sept bouquins grand public, toujours ce même malaise. Tant qu'on n'a pas encore la chose imprimée, on sent vibrer l'art au fond de chaque fibre : on est à la tâche, on fabrique l'objet, on retaille, tout à son affaire. Le vrai de vrai bonheur de l'artisan. Et puis arrive ce temps maudit où tout ça, qu'on le veuille ou non, fait livre. Le livrer ? Le délivrer ? On hésite. Après tout on est bien, là, tranquille, non repéré, avec son paquet de feuilles volantes, dans l'obscur de l'atelier. Après, franchement, que peut-il arriver de bon : l'échec des refus automatisés (vous mettez du bleu ils veulent du rouge, vous mettez du rouge ils préfèreraient du bleu) ? L'acceptation (en général pour de mauvaises raisons), qui vous conduit direct comme bête d'étable derrière votre pile de dédicace ? A droite comme à gauche : du cirque. On en sort toujours blessé, mécontent de soi. On s'en veut à mort d'avoir ainsi réveillé sa propre vanité. Ses affûts à l'égard de la moindre critique ou à défaut de la simple mention. Interrogé en public, on ne profère sur un ton docte et assuré que des conneries qu'on voudrait effaçables, histoire de retrouver son assise. C'est que pour l'écrivaillon, ce n'est pas tous les jours, la pleine lumière. C'est comme le timide lorsqu'il se met à parler : on devient intarrissable, on bouffe le micro, on fait de l'oeil aux premiers rangs. Aussi cette année s'attarder : savoir ne pas aborder d'éditeur. S'en foutre. Et quand viendra le moment, multiplier les fronts pour ne s'attacher à aucun : trois livres fort différents (un 210 pages, un 185 pages, un 158 pages), qui partiront chacun vers des destinations différentes. Et surtout, surtout : repartir tout de suite à l'aventure, dans sa noirceur de noir charbonnier, sur les chemins d'autres écritures. Loin du brouhaha des prix, des commices et des salons. 

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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 07:49

 

 

Les mots sont comme ces vols d'oiseaux qui signalent au navigateur l'approche d'une terre ferme ; ils ne sont pas la terre. Est-ce îlet ou continent, de cela ils ne disent rien.

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 10:32

 

 

Au tournant d'une mémoire singulière séculaire, héritée habitée, close non close, se mettre l'air de rien à hétérogénéiser la langue, l'amplifier : poétique grandie de ce mélange, de ces hybridations. Retarder le texte par de l'accidentel, de l'inattendu. Du coup l'esprit s'installe dans ces bris, ce chaos. Y confrontant son propre désordre, affrontant à la régulière l'enigme de l'Autre et l'expansion de son désir par lui suscité. 

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23 septembre 2011 5 23 /09 /septembre /2011 11:24

 

 

 

 

Ce qui est perdu en ces temps de haine profonde du Poétique, c'est la capacité de l'esprit à plonger dans le vaste chaos des signes avant de lentement revenir, à clarté progressive, vers le pressentiment d'un autre sens possible.

Sauter ainsi dans le vide sans y présupposer un sens.

 

Fusée éclairante dans l'Inconnu.

 

C'est cela qui est oublié sous la pesanteur du Certain  : l'Inconnu désormais proscrit de nos langues, de nos pensées. Et pourtant : une petite particule, dans la nuit, vient de battre le record de la lumière, défaisant les physiques anciennes, Einstein, Quantique. Une petite petite particule d'impossible.

 

Dessinant à la craie les Poétiques à venir sur le front bas des certitudes.

 

  

 

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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 14:35

 

 

 

Désorienter l'écriture pour voir par quel geste elle retrouvera son nord. Que voilà un véritable enjeu littéraire, bien éloigné des poses ronronnantes des récits convenus du roman industriel. Mode Breton Burroughs, écriture automatique ou cut-up. Mode cultures orales des mondes indiens ou africains. Mode geeks à la François Bon : déplacement, translation vers des web-écritures pétries de "xms, css et de métadonnées".

 

De tels enjeux rendent euphorique.

 

Pourtant, attention à ne pas devenir l'idiot du village (numérique). François Bon, parfois, m'inquiète. Du mal à comprendre chez lui comment on passe du statut mérité d'écrivain d'avant-garde (certains de ses premiers livres-papier attestent véritablement de sa place éminente) à celui de vendeur chez Darty , soulant son client à force de logorrhée argumentative, du type "J'ai ma place dans la révolution internet". Sa place incontestée dans la révolution littéraire me paraissait d'une dimension toute autre, signe d'un autre mérite. Raide, vétilleux, l'ingénieux ingénieur des lettres ne jure plus que par ces mondes tellement nouveaux qu'ils en paraissent déjà terriblement vieux ; n'en a que pour les "liseuses" et les divers fétiches numériques du moment.

 

Bien entendu l'écriture change selon les supports. C'est là une sacrée évidence. Pour autant ce changement est de bien moindre amplitude que celui qui affecte le support. Tout se passe comme si les contenus s'avéraient beaucoup plus stables dans le temps que les contenants. Champolion pouvait transcrire les écritures hiéroglyphiques dans des livres, le sens étant restitué fidèlement. De même Chevillard a translaté son blog en livre sans dommage pour sa compréhension générale (Avec son "Autofictif").

 

Le discours littéraire rend les supports perméables, voire indifférents. Ceux-ci perturbent la langue, la modifient à la marge ; mais l'essentiel poursuit sa route, du griot sous le baobab aux écritures collaboratives du web.

 

La lecture, elle, mute en effet. On me dit que les jeunes ne lisent plus. Mon métier, qui consiste à concevoir et fabriquer des revues, est peut-être voué à disparaître. Eh bien soit ; qu'il disparaisse. Pourtant je n'arrive pas à croire qu'une telle mutation serait totalement improductive de littérature nouvelle. Car le virtuel est producteur de nouvelles formes d'intelligence. Il permet de trouver la règle du jeu en cours de jeu. Pour s'orienter, il faut désormais disperser son attention, et non la concentrer en un point, comme au temps de la lecture d'un livre. Voilà ce qui esquisse un nouveau contexte. Il ne s'agit donc pas de se déguiser en vendeur de chez Darty ni en agité des tablettes, mais d'assumer ses changements en en trouvant la forme. Qu'on écrive sur son portable ou au crayon de bois, sur une feuille blanche.

 

Le chantier est immense. Il s'ouvre à peine. Mais il permet de continuer notre stratégie de l'écart, notre rôdaille dans les marges, notre quête fringalée des écritures fractales.

 

 

 

 

 

Lire François Bon :

 http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2640

 

 

 

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