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1 décembre 2007 6 01 /12 /décembre /2007 10:40

Après avoir proposé le débat chez Léo Scheer (voir son blog dans les liens), y répondre. C'est pas tout ça. J'appelle littérature un certain travail sur la langue - qui se manifeste par un vif sentiment d'intraduisible. Car il est ce qui est tout au fond de la langue le plus originaire. Phrases venues du poème, du fragment, de l'aphorisme. Loin des plans, des habiletés et des "trouvailles". Luttant contre la mise en ordre du récit, l'étroitesse scénarisée-ritualisée des hommes. Passant à travers le néant occidental, traversant le vide oriental afin d'aborder des rivages inouïs. Pas une littérature de voyage : mais un voyage qui serait la littérature même. Inventer une langue ou se taire à jamais.

Pourquoi donc inventer une langue ? Pour reconsidérer nos vérités intangibles sous un angle inédit ; pour renouveler nos sensations ; pour aller au-devant d'une aurore qui danse.

Parce que nous écrivons ici et maintenant, en un temps où la poésie n'a plus droit de cité - la publicité en tient lieu. Lui offrir, en sa cavale, le gîte et le couvert. Faire entendre encore un espace poétique sous l'alibi du roman, ce bon cheval de Troie. Bien le moindre que l'on puisse faire pour elle. 

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30 novembre 2007 5 30 /11 /novembre /2007 15:55

Savoir ce qui "fait texte" aujourd'hui ; ce qui distingue, signe une littérature. La pure subjectivité ? La charge "lexico-syntaxique" ? L'émoi des "femmes de chambre", comme disait Stendhal ? L'effet pile des grandes surfaces ? L'effet pedigree (le "qui" de l'auteur l'emportant sur le "quoi" littéraire) ? Trop de récits se donnent par simple ressemblance à ce qu'un récit est supposé être. Nous sommes dans une ère parodique. Des romans parodiques. Des semblances d’auteurs. Des simili œuvres. Des robinets d’eau tiède qui prétendent à l’Océan. Des cheminées d’agrément qui se prennent pour des volcans. Plus quelques autres, peu nombreux il est vrai, qui travaillent dans l’oubli de tous à trouver une écriture silencieuse, susceptible peut-être de les conduire plus loin – jusqu’au blanc.

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29 novembre 2007 4 29 /11 /novembre /2007 21:35
Une forme sans forme qui éviterait l'informe : écrire un tel livre.
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29 novembre 2007 4 29 /11 /novembre /2007 00:17
- Pourquoi n'avez-vous jamais envisagé de construire une "œuvre" ?
- Parce que j'ai pour habitude d'égarer les manuscrits. Parce que je ne tiens pas en place. Parce que, comme l’écrit le poète Adonis, « le départ est ma seule demeure ».
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24 novembre 2007 6 24 /11 /novembre /2007 12:56
« Ecrire est impossible, mais pas encore suffisamment impossible »

                                                                          - Samuel Beckett -

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22 novembre 2007 4 22 /11 /novembre /2007 14:12

Juste quelque chose comme : s'approcher de la table, reprendre le paquet de feuilles, vérifier l'encre, respirer l'encens, renouer dans la pénombre avec l'intime de l'écriture, respirer dans cette intimité-là, sa brise d’altitude, ses courants ascendants, ne rien faire peut-être, se glisser tout entier dans ce moment qui vient comme le chat de gouttière qui s’échappe au-dehors - et ne pas approcher de la table sans avoir la certitude de pouvoir tout aussi bien la briser sur le champ.

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7 novembre 2007 3 07 /11 /novembre /2007 10:07

C'est dans la grogne des mots, leur ronchonnaille, leur hésitation, leur vacillement, leur honte, même, que survient parfois, parfois, la parole qui sauve.

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5 novembre 2007 1 05 /11 /novembre /2007 18:36
"A force de ne ressembler à personne, il se pourrait bien qu'on finisse par parler au nom de tous", dit-il.
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4 novembre 2007 7 04 /11 /novembre /2007 22:49
Le but de toute littérature : entrevoir d'inadmissibles libertés.
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25 octobre 2007 4 25 /10 /octobre /2007 09:04

Les petits textes disent ce qui nous est déjà connu. Pour exister en dépit de leur confinement il leur faut faire les malins. Les grands textes, eux, font mouvement vers l'indicible. En général, de prime abord, ils n'ont l'air de rien. Les premiers s'arrêtent au trépignement grégaire des mots du troupeau devant la barrière ; quand les seconds font passage, font seuil vers un dehors où même le langage lâche prise, où souffle le vent vif du libre, du nouveau, de l'immense. Où ne reste que cela : un chemin qui s'ouvre sans fin.

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