Comment préserver la finesse de la nuance sans succomber à la tiédeur de la lâcheté ?
Comment préserver la finesse de la nuance sans succomber à la tiédeur de la lâcheté ?
Mon travail en cours a au fond fort peu à voir avec le monde de l'édition. J'écris comme on restaure un livre. J'écris pour éclaircir la possibilité d'une vie neuve.
Désormais à la croisée des chemins. Habitué aux longues absences des rayonnages de librairie, je sens que cette fois c'est différent. Qu'on attaque la dernière veille.
Débarassé de soi. Débarassé de toute envie d'écrire. Ainsi, et ainsi seulement, continuer.
Ma phrase a jazzé dans toutes les directions. Il est temps qu'elle jazze dans sa propre direction, celle qui n'existait pas avant elle.
Cette nouvelle direction, ce peut être un long silence.
Nous vivons en harmonie avec l'échelle de nos perceptions. A quoi nous servirait une "super-vision", si ce n'est à détruire en nous toute idée de beauté ?
Le sens n'est pas dans la performance mais dans la coïncidence - la convergence secrète.
Il deviendra chaque jour un peu plus jeune, un peu plus étrange, un peu plus possédé par son propre rire.
"Les journaux m'exaspèrent, dont l'optimisme pleutre et suranné semble toujours croire que le triomphe consiste à ne pas consentir à s'apercevoir des coups que l'on reçoit".
André Gide, Journal, 29 octobre 1916.
à la mémoire de M.N
Les Editions Dunod m'ont fait passer il y a quelque temps les épreuves d'un livre à paraître : "Big-Bang et au-delà - balade en cosmologie", signé de l'un de nos jeunes chercheurs les plus prometteurs, Aurélien Barrau. Que voilà du tonique pour la troupe !
La prophétie maya du 21 décembre parlait d'un changement de paradigme. Le livre d'Aurélien Barrau vient à point nommé pour convoquer la quintessence du savoir scientifique et nous permettre de concevoir les nouveaux horizons de la pensée contemporaine.
Au début des années 2000, nous rappelle le chercheur, Martin Bojowald a montré que le Big Bang, figure autour de laquelle nous en sommes venus à penser l'univers, n'était pas aussi singulier qu'on pouvait le croire. Le Big Bang serait une sorte de passerelle entre deux mondes, un Grand Rebond (Big Bounce), et non un "instant zéro" qui paraissaît du reste bien trop "biblique" pour être honnête. Dans cette nouvelle vision du monde, l'univers n'a plus d'origine mais évolue selon des phases d'expension et des phases de contraction.
Ce basculement d'une représentation d'un univers en expension continue vers celle d'un univers cyclique constitue la seconde révolution cosmogonique. Plus d'instant zéro. Tout est courant, passes, passages.
Tous ces trucs étranges, schémas et notes, graffitis en marge de nos manuscrits, tous ces trucs que l'on ne comprend plus, dont on ne sait ce qu'ils ont voulu dire ou si même ils ont voulu dire. Comme une langue mystérieuse, venue d'ailleurs, mais dont on sent confusément qu'elle n'est pas faite pour être comprise.
Israël s'est imposé comme solution politique moins par la sédimentation de son Histoire que par droit moral. C'est au nom de la Shoah qu'on sécularise l'Etat d'Israël, qu'on lui confère une indiscutable légitimité, quand bien même Israël serait le dernier pays ouvertement colonialiste de la planète. Façon de masquer les faiblesses de la théorie de la diaspora et du droit au retour.
Il y a là une profonde disymétrie : lorsqu'ils ne font que revendiquer leur droit, les Palestiniens sont perçus comme immoraux.
Comme s'ils devaient payer sans fin une Shoah dont ils ne sont nullement responsables.
Par cette injustice on ne fait que rajouter l'horreur d'aujourd'hui à la catastrophe d'hier.
68 : la convergence de l'existentialisme désespéré version Dolce Vita et de l'esprit de révolution. Fellini et le Che. L'"Après-Mai" d'Assayas ? Une bien pitoyable merde molle. L'après mai, c'est moi !