Les blogs au fond bruissent de la même rumeur abêtissante que le petit psittacisme moi-je moi-je moi-je qui empuantit nos vies et embrume nos esprits. Qu'ils soient ou non littéraires (chacun en ce domaine étant son propre arbitre des élégances), concert des avis, autorisés ou non, discriminations sans fin, revanches, violences, aigreurs. Se frotter à ça. Se confronter à tout ce vide du commentaire sans fin ; à ce malheur de ne plus savoir être ensemble, ni écouter. Quelqu'un tente une phrase, phrase née du mouvement de son esprit, communiquant son mouvement à d'autres, auteurs à leur tour de phrases nouvelles. Pas de meilleurs, pas de mauvais : il y a mouvement ou non. La pensée fait ou non mouvement. Quelqu'un tente une phrase : ne pas juger trop tôt. Voir non pas ce que ça dit, ni même comment ça chante - mais où ça va. Entendre la proposition que te fait le nomade. Entrer dans le bois. Y chasser nu.