7 septembre 2007
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« Je viens de la communauté émiettée des poètes – tâtonnant – transhumant – cherchant à l’aveugle sous les décombres cette langue impersonnelle où se dirait ce moi plus loin que moi. J’installe mes tréteaux dans le coin du marché que l’on réserve d’ordinaire aux soulards et aux filles mauvaises. Personne ne me prête attention. Mais allez savoir pourquoi il arrive de temps en temps que la rumeur s’estompe et que l’on fasse cercle pour se frotter un instant à l’étrange de ma voix. Autant l’avouer, ces moments-là sont rares. Plus souvent on me raille. Plus souvent on me chasse. Alors il se trouve toujours une fille mauvaise pour laisser une porte entrebâiller sa nuit », dit-il.